CONTRASTE
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Une stabulation moderne à moitié amortie, un méthaniseur de 250 kW plus récent, 130 laitières à 10 000 kg traites par deux robots, 160 ha de SAU, le tout avec trois UTH : Helmut est un producteur cool, comme beaucoup en Allemagne. La grosse Bertha (pièce d'artillerie utilisée outre-Rhin lors de guerre 1914-1918) est en place pour affronter la volatilité des prix. Celui du lait justement tutoie les 400 €/1 000 l. Et le mois prochain ? Non seulement la laiterie a annoncé à Helmut un prix du même acabit... mais elle a proposé à ses livreurs de s'y engager pour plusieurs mois. On serait serein à moins.
Contraste dans l'Hexagone. Quand nos voisins se projettent dans le moyen terme avec des perspectives claires, nous en sommes à nous demander quelle était la teneur exacte de cette médiation conduite au printemps. Le bonus de 25 €/1 000 l sur trois mois (+ 6 € sur l'année) n'était-il qu'une avance, comme l'ont interprété certaines laiteries ? Ou une hausse qui s'ajoute à l'évolution du marché (aussi de 25 €/1 000 l, comme l'industrie l'avait vu dans sa boule de cristal pour établir ses budgets)... Hausse permise par celle acceptée par les GMS, vision de la FNPL ? Réponse en décembre avec le bilan des prix de base du quatrième trimestre.
Comment, dans ces conditions, aller de l'avant ? Surtout après avoir donné un mandat de négociation à une OP en espérant mieux peser dans la balance. Comment prévoir des investissements en toute sérénité ? Il est temps que le lien de confiance se renoue avec les laiteries. À quand des transformateurs qui ne donnent pas toujours l'impression que les producteurs sont la variable d'ajustement. À jouer avec le feu, ils pourraient finir par casser « leurs jouets ».
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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